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Parité et appellation des femmes

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Par le Collectif Parité et appellation des femmes

Démarche réalisée au nom de toutes les femmes contre l’usage du terme - Mademoiselle -, qui représente une discrimination sexiste et une atteinte à la vie privée.

"Dirigeante de mon entreprise, femme et célibataire, j’ai été étonnée, au moment de signer la promesse de vente de mon prochain appartement dans une étude notariale réputée de Paris, que le notaire m’impose à-priori de signer l’acte sous "Mademoiselle Nom de naissance" , alors que je suis connue depuis des années sous l’intitulé "Madame Nom de naissance". Lors de cet achat, devant contracter un emprunt, j’ai également eu la surprise de voir l’agent bancaire, un homme jeune ( 25 ans au plus), s’entêter à m’appeler "Mademoiselle" après avoir eu connaissance de ma déclaration d’impôts, alors que je lui avais bien signifié que ce n’était pas l’appellation que je souhaitais avoir.

Ayant collecté les informations existant à ce propos (circulaires de la Fonction Publique FP 900 et FP1172, qui reconnaissent le droit à l’appellation "Madame" aux "mères célibataires"- et non aux "femmes célibataires" - réponse ministérielle 5128 du 3 mars 1983 JO Sénat du 14 avril 1983 - plus complète mais sans valeur de texte applicatif, j’ai bien eu confirmation que l’usage "Mademoiselle" n’était fondé sur aucun texte législatif, et qu’une femme, quel que soit son âge ou son statut - mariée, célibataire, mère ou sans enfant- peut, de son plein droit, se faire appeler "Madame Nom de naissance".

Ce thème m’interpellant, et m’étonnant que l’usage Mademoiselle persiste, malgré la réponse ministérielle- qui date de plus de 20 ans -, j’ai discuté à ce propos avec d’autres femmes célibataires. Certaines apprécient de se faire appeler Mademoiselle, qui les renvoie à leur valeur de "fraîcheur consommable" et leur confirme qu’elles sont encore désirables ou encore fertiles, sans se rendre compte qu’elles perpétuent ainsi la soumission aux valeurs machistes : la femme désignée dans sa valeur d’objet , objet "sexuel" ou "ventre porteur".

D’autres auraient le sentiment, avec l’intitulé « Madame », d’usurper le nom de leur mère (mariée) - ce qui n’est pas un problème pour les hommes et le nom de leur père (marié). Il faut donc en conclure que l’usage a créé une tradition qui profite au sexisme et à la discrimination des femmes, puisque l’usage du Mademoiselle signifie que l’on confère une valeur différente à la femme, selon qu’elle est ou pas mariée et/ou mère, valeur qui s’exprime par un diminutif : "oiselle" (désigne une « jeune fille niaise » dans le dictionnaire Robert).

D’ailleurs, "mademoiselle" était utilisé dans les films des années soixante pour désigner les vendeuses ou les bonnes, mêmes mariées, ou bien les secrétaires (aujourd’hui encore).

Comment se fait-il que tant de personnes - femmes et hommes confondus - ignorent en 2006 :

- que l’identité, en droit français, est fondée uniquement par le nom de naissance (nom patronymique) et le prénom ;

- qu’existe le droit pour tous de demander à porter en plus un « nom d’usage » réunissant le nom du père et de la mère ; ce qui permettrait aux jeunes « filles » qui le souhaitent de se différencier de leur mère, avec l’intitulé "Madame" - au fait, on devrait dire « jeunes femmes », car parle-t-on de jeune « fils » ? il est vrai que le féminin de « garçon », la « garce », ni « fille de » ses parents, ni « femme de » l’homme, a de quoi rebuter ;

- pour les personnes qui se marient (hommes et femmes indifféremment), la possibilité - mais en aucun cas l’obligation légale - d’adjoindre le nom de leur conjoint(e) à leur nom de naissance. (JO n° 153 du 3/07/1986, pp 8245 à 8247)

Quant à l’usage du « mademoiselle »,qui date de l’époque médiévale, il ferait sourire si on le rendait symétrique : appeler "Mon Damoiseau" un homme célibataire ...

Le choix Madame/Mademoiselle implique qu’une femme donne des indications sur son état de disponibilité, en particulier sexuelle...et la boîte aux lettres n’a pas vocation d’agence matrimoniale...

Conclusion :

- Nom patronymique , nom d’usage, voilà les deux seules rubriques pertinentes pour les formulaires administratifs, au lieu de "Nom"/ "Nom de jeune fille"

- Madame, Monsieur, pour désigner le sexe.

Un point c’est tout, pour être conforme au droit français

On s’étonne que si peu de femmes parviennent à des postes de pouvoir, mais l’aptitude au pouvoir s’apprend dès les premières années de la vie, et le terme "mademoiselle" traduit un regard « diminutif » sur nos filles, qui fait d’elles de « petites choses « pas finies, jamais vraiment autonomes, qui n’accèderont à leur état d’adulte que lorsqu’elles "trouveront un mari" ou "seront mères d’un enfant". Comment voulez vous qu’elles n’intègrent pas la soumission à leur rôle d’épouse ou de mère comme une donnée normale et nécessaire ?

Peut-être trouverez vous que c’est une question de détail, de vocabulaire, mais c’est aux mots utilisés que l’on reconnaît l’esprit d’un groupe social : la tolérance du "mademoiselle" n’est pas cohérente avec la volonté affichée d’une parité professionnelle hommes/femmes.

Alors, à quand le texte applicatif publié au J.O pour l’abolition du "Mademoiselle" et son corollaire, "Nom de jeune fille", dans les imprimés administratifs ? Les USA et la Grande-Bretagne nous ont devancé sur ce terrain."

- Signer la pétition depuis le site des Chiennes de garde.

 

Publié le 5 décembre 2006
Mis à jour le 5 décembre 2006
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