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Manger bio : une solution à la crise écologique, économique et sanitaire mondiale ?

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Revue de presse sur quelques préjugés

Sommaire :

  • Pourquoi le bio est moins cher ?
  • La planète entière pourrait-elle manger bio ?
  • Le bio peut-il nourrir le monde ?
  • Le bio est-il meilleur pour la santé ?
  • Pourquoi le bio est moins cher ?

    - Un article de Jean-Yves Fromonot d’"Intelligence verte".

    La planète entière pourrait-elle manger bio ?

    - Un dossier de l’association "Obejctif bio".

    - Des explications et des chiffres, par Jean-Marc Jancovici.

    "Dès lors que nous accepterions de manger moins de viande, il deviendrait envisageable de tout manger bio"

    Ici, un article qui dit à peu près la même chose mais en plus synthétique et moins technique :

    - Si on mangeait moins de viande ?, par le réseau Eco-consommation.

    - L’élevage, la viande : le désastre. Un rapport détaillé de One Voice.

    Le bio peut-il nourrir le monde ?

    - La FAO a annoncé annoncé officiellement, lors de son dernier congrès, début mai 2007, que l’Agriculture Biologique peut nourrir toute la planète !
    Selon la FAO, non seulement l’Agriculture Biologique peut-elle nourrir la planète entière mais, en plus, sans impact sur l’environnement et en limitant considérablement la problématique du réchauffement climatique.
    Lire l’article sur Liberterre et le rapport de la FAO.

    - Une analyse de Brian Halweil pour De la planète, 26-06-2006.

    "Un bon nombre de dirigeants de l’industrie agricole, de scientifiques spécialisés dans l’environnement et dans l’agriculture et d’experts agricoles internationaux pensent qu’une transition à grande échelle vers l’agriculture bio permettrait non seulement d’augmenter l’approvisionnement alimentaire mondial mais serait peut-être même la seule manière d’éradiquer la famine."

    Le bio est-il meilleur pour la santé ?

    - "Organic food is healthier and safer, four-year EU investigation shows", Emily Dugan, The Independent, 29 octobre 2007 (en anglais).

    Le journal anglais "The Independent" publie un article au terme de 4 ans d’étude par l’Union Européenne sur les produits issus de l’agriculture biologique. Voici ce qu’il en est :

    • Les fruits et légumes bios contiennent 40% de plus d’antioxydants que les non bios, des taux de minéraux et de vitamines plus élevés (variables en fonction des variétés de fruits et de légumes)
    • Le lait bio contient 60% de plus d’antioxydants et de "bonnes graisses" (et donc moins de mauvaises graisses)

    - L’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments - www.afssa.fr) a publié en 2003 un rapport [1], synthèse des publications depuis 1980 indiquant la supériorité de l’agriculture biologique en ce qui concerne les résidus de pesticides et les nitrates, l’absence de différences quant au risque mycotoxique et microbiologique, mais ne peut conclure en regard de la valeur nutritionnelle étant donné le peu de résultats statistiquement significatifs publiés [2].

    Alors que la revue Que Choisir , dans une brève du 27 mai 2003 [3] prend acte des conclusions mitigées de l’étude, d’autres, comme le "magazine de l’éco-citoyen" EKWO, qui reprend l’analyse de cette étude par l’Agence BIO (groupement d’intérêt public en charge du développement et de la promotion de l’agriculture biologique - soit le lobby du bio) n’hésitent pas à affirmer : "Une nouvelle étude démontre ce que l’on supposait : non seulement la bio est bonne pour la terre, elle l’est également pour la santé."
    Les points positifs cités par Ekwo montrent surtout la timidité des conclusions de l’Afssa : "les études montrent une faible tendance", "Une faible tendance positive … peut être évoquée", "le mode d’agriculture biologique peut avoir un faible effet positif sur...", etc..

    - Avec celle de l’Afssa, l’autre étude fréquemment citée sur la question de la valeur nutritionnelle des aliments bios est l’Etude ABARAC de l´INSERM et de la faculté de médecine de Montpellier (2002).

    Plusieurs sites (pro-bio) [4] font dire à cette étude que les produis bios "sont dotés d’une qualité nutritionnelle supérieure de 30% par rapport aux produits issus de l’agriculture conventionnelle. En résumé : plus de vitamines et de minéraux antioxydants dans les fruits, légumes et céréales bio, moins de graisse dans la viande bio et acides gras de meilleure qualité dans les huiles et les œufs bio." (Conso globe).

    Le controversé professeur [5] à l’origine de cette étude prétend : "Nous avons maintenant la preuve de la supériorité nutritionnelle qualitative de ces aliments issus de l’agrobiologie."

    En réalité, il semble que cette supériorité est loin d’avoir été mise en évidence par l’étude, et que les seules conclusions tangibles de ces travaux se résument à confirmer celles de l’Afssa :

    • Moins de résidus de pesticides dans les aliments biologiques
    • Une tendance à plus de matière sèche dans les produits bio doù un apport nutritionnel plus important par rapport à la matière ingérée.

    - Il semble pour conclure qu’une étude comparative sérieuse sur la valeur nutritionnelle des aliments issus de l’agriculture biologique et conventionnelle soit difficile, tellement les données sont variables et la méthodologie de ces recherches complexe.
    Néanmoins, les marchands de bio (revues, sites internet et gourous divers et variés) n’hésitent pas à affirmer, sur la foi de ces études (toujours citées allusivement), qu’il est "prouvé" que la bio est xx% meilleure pour la santé !

    Pour résumer, "de plus en plus d’études démontrent que les aliments biologiques auraient une valeur nutritive légèrement supérieure aux produits conventionnels. Par contre, la science ne peut affirmer formellement que cette valeur accrue ait une incidence mesurable sur la santé. Pourtant, des chercheurs réputés [...] n’hésitent pas à affirmer que les aliments bio sont meilleurs pour la santé, et devraient tout particulièrement être consommés par les gens atteints ou à risque de cancer." [6]

    Voilà ce que l’on peut retenir comme bienfaits supposés de la bio sur la santé [7] :

    • Les produits bio sont plus riches en matière sèche d’environ 30% (c’est dans la matière sèche que se concentrent les nutriments) : les produits non-bio, surtout ceux de culture intensives, contiennent plus d’eau. C’est vrai en particulier pour les légumes et la viande.
    • Les produits biologiques ont tendance à présenter des teneurs supérieures en vitamine C, bêta-carotène, précurseurs de la vitamine A, vitamine E, avec des variations suivant le type d’aliment. Ces trois vitamines sont réputées pour leurs vertus anti-oxydantes et leur effet protecteur vis à vis des dégénérescences cellulaires, des infections et des altérations par les radicaux libres .
    • ils présentent une richesse plus importante en polyphénols, qui aident à combattre certaines maladies, ainsi qu’en salvestrols, qui aident à repousser le cancer [8].

    Il faut noter que ce sont surtout les procédés de production et de transformation des produits qui permettent de mieux préserver leur qualité nutritionnelle :

    • le raffinage est moindre (céréales complètes ou demi-complètes, plus riches en nutriments et en fibres, sucre roux, les huiles généralement issues de première pression à froid)
    • aucun produit chimique de synthèse n’est ajouté (additifs, colorants, conservateurs).
    • non traités, l’on consomme la peau des légumes et fruits (l’enveloppe pour les céréales - complètes), où se trouve la plus grande concentration en nutriments (environ 25%).
    • l’utilisation de variétés anciennes et plus résistantes de meilleures qualité.

    En ce qui concerne les qualités gustatives, le critère discriminant semble être que le produit soit local et de saison, bio ou pas...

    - Voir aussi : les articles traitant de Ecologie et Alimentation sur ce site.

    - Sur le site "Objectif bio", un dossier complet intitulé "Bio et santé" [9]

     

    Publié le 28 juin 2006
    Mis à jour le 7 octobre 2008
    Article consulté 6310 fois.

     


    Notes :

    [1] "Agriculture biologique et évaluation nutritionnelle", 1/07/2003, PDF en ligne (dans la rubrique "Rapports" puis "Alimentation et nutrition humaines").

    [2] La Recherche N° 367 septembre 2003, "Les produits de l’Agriculture Biologique sont-ils vraiment meilleurs pour la santé ?" p.32-38.

    [3] "Produits bio. Mi-figue, mi-raisin", brève du 27/05/03, en ligne.

    [4] Par exemple, le Compte-rendu de la journée de formation et d’échanges organisée par Nord Nature sur la thématique "Environnement et Santé", , octobre 2004.

    [5] Voir ce site qui lui est consacré.

    [6] "Bio : mieux pour la santé ?, passeportsanté.net, septembre 2005."

    [7] Source : repasbio.org et un article sur Bio-tendances.

    [8] Lire Des fruits biologiques contre le cancer ?, Marie-Paule Nougaret pour Novethic, 19-07-2006.

    [9] Sommaire : Introduction - Manger tue - Les agriculteurs, première victime des pesticides - Le système alimentaire en crise - 1 Pesticides : cancers, allergies, perturbations immunologiques, neurologiques et hormonales - 2 Engrais de synthèse : cancers - 3 Semences industrielles : une alimentation déséquilibrée et toxique - 4 Organismes Génétiquement Modifiés : allergies, résistance aux antibiotiques, contamination aggravée des chaînes alimentaires par les pesticides - 5 Elevage intensif : risques épidémiques émergents, résistance aux antibiotiques, pollution par les nitrates… - 6 Ionisation des aliments : cancers, maladies cardiovasculaires - 7 Additifs, arômes et compléments alimentaires de synthèse : allergies, cancer, troubles neurologiques… - Conclusion - Bibliographie

     

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